6 axes pour sensibiliser au développement durable en 2023
Parfois, la vie se résume à un choix entre une paille en plastique et une paille en papier. Au premier abord, ce dilemme peut sembler aussi déconcertant que de décider si l’on veut du thé ou du café le matin. Mais ce n’est pas tout à fait ça. Quelques secondes de réflexion peuvent vous amener à réaliser que ce n’est pas seulement une question de goût, mais de la planète qui s’étouffe en disant « Assez de plastique, s’il vous plaît! ». Alors vous souriez, acceptez la paille en papier et prenez une petite, mais précieuse, gorgée de développement durable.
Ne vous méprenez pas, le développement durable n’est pas une mode passagère comme les pantalons à pattes d’éléphant ou le selfie-duck-face. Non, c’est plus une tendance à long terme, comme porter des chaussures ou respirer de l’air pur. Mais comment faire passer le message de manière plus convaincante que les chaussures de clown d’un écologiste lors d’un défilé de mode ?
Le développement durable, une affaire intergénérationnelle
Le développement durable est un concept qui vise à concilier les besoins des générations présentes et futures, tout en préservant l’environnement et en favorisant une croissance économique équitable et socialement responsable. Il repose sur trois piliers interdépendants. l’environnemental, le social et l’économique.
Ainsi, sensibiliser au développement durable revient à informer et éduquer sur les enjeux environnementaux, sociaux et économiques liés à notre mode de vie et à nos activités. Pour sensibiliser efficacement au développement durable, il est essentiel de promouvoir une éducation à tous les niveaux, que ce soit dans les établissements scolaires, les entreprises, les institutions publiques ou au sein de la société civile.
Cette éducation doit être à la fois théorique, en transmettant les connaissances relatives à l’écologie, à la préservation de l’environnement, à la biodiversité ou encore au réchauffement climatique, et pratique, en encourageant des comportements éco-responsables au quotidien. La sensibilisation au développement durable peut prendre de nombreuses formes.
1. L’éducation au développement durable dès le plus jeune âge
Si vous avez déjà essayé de parler de développement durable à un enfant de 4 ans, vous savez que c’est un peu comme essayer d’expliquer la physique quantique à votre chat. Mais ce n’est pas parce que c’est un défi que nous devons abandonner.
L’éducation au développement durable est fondamentale dès le plus jeune âge. C’est comme apprendre à faire du vélo : plus vous commencez tôt, plus c’est facile. Et comme le vélo, cela peut sembler effrayant au début, mais une fois que vous avez trouvé l’équilibre, c’est une partie de plaisir.
Prenons l’exemple du programme « Eco-Schools« , qui est un peu le « Harry Potter » de l’éducation au développement durable. Il transforme des écoles normales en lieux magiques où l’éducation n’est pas seulement une question de mathématiques et de grammaire, mais aussi de comment réduire notre empreinte écologique, gérer les déchets de manière responsable et comprendre l’importance de la biodiversité.
Lancé en 1994, ce programme international est présent dans plus de 68 pays et a atteint plus de 19,5 millions d’élèves. Ces élèves deviennent des sortes de petits super-héros verts, prêts à sauver la planète un déchet à la fois. Les écoles qui participent à ce programme suivent un parcours qui les conduit à recevoir un Pavillon Vert, un symbole international de l’excellence en matière de développement durable.
Pensez à l’impact d’un tel programme sur ces jeunes esprits. C’est comme transformer une génération de SpongeBob SquarePants en Captain Planets. Et le plus beau dans tout cela ? Ces super-héros verts sont réels. Ils existent dans des écoles comme l’école primaire de Nizas en France, qui a reçu son Pavillon Vert en 2022 après avoir mis en place des initiatives de compostage, de recyclage et d’économie d’énergie.
Donc oui, enseigner le développement durable aux enfants est un défi, mais c’est un défi qui en vaut la peine. Parce qu’à la fin de la journée, ce ne sont pas les super-héros en collants qui vont sauver notre planète, mais une génération de citoyens informés, engagés et responsables.
2. Les campagnes de sensibilisation
Les réseaux sociaux ne servent pas qu’à partager des vidéos de chats faisant du skateboard ou des selfies de vos vacances (bio et éco-responsables, espérons-le). Ils sont devenus l’arène parfaite pour des campagnes de sensibilisation au développement durable plus virales qu’une danse TikTok. Ces campagnes, c’est un peu comme si l’environnement prenait le micro lors d’un karaoké géant, chantant à tue-tête pour attirer notre attention sur le désordre que nous avons créé. Et devinez quoi ? C’est incroyablement efficace.
Prenons par exemple l’initiative « Plastic Free July« . Lancée en 2011 en Australie, cette campagne est aujourd’hui aussi connue que le kangourou ou la Vegemite. Chaque année en juillet, des millions de personnes à travers le monde s’engagent à réduire leur consommation de plastiques à usage unique. C’est un peu comme essayer de traverser tout le mois de juillet sans manger de glace, mais pour une cause bien plus noble (et avec un impact moindre sur votre tour de taille).
En 2022, la campagne a touché plus de 326 millions de personnes dans plus de 177 pays. Et pour faire encore plus de bruit, elle a su s’adapter aux tendances du moment : défis Instagram, filtres Snapchat, challenges TikTok… Tout y passe pour rendre le message viral.
C’est comme si chaque juillet, la planète lançait son propre défi Ice Bucket, mais sans le gaspillage d’eau et avec un impact durable. Et le plus impressionnant, c’est que cela marche. Selon les statistiques, 9 participants sur 10 ont fait des changements qui sont devenus une habitude tout au long de l’année.
Alors oui, il se peut que vous rencontriez quelques difficultés au début. Vous pouvez vous sentir aussi perdu qu’un pingouin dans le Sahara en essayant de trouver une alternative au sac plastique pour transporter vos courses. Mais rappelez-vous, chaque petit pas compte.
3. Ateliers et formations : l’éveil par l’action pour le développement durable
L’apprentissage traditionnel a longtemps été dominé par les conférences théoriques, les leçons magistrales et les présentations PowerPoint. Cependant, lorsqu’il s’agit de sensibilisation au développement durable, une approche plus immersive et pratique peut être nettement plus efficace.
L’organisation à but non lucratif « Green Guerrillas« , basée à New York, illustre parfaitement cette philosophie. Fondée en 1973, cette organisation a révolutionné la manière dont l’agriculture urbaine peut être utilisée comme outil d’éducation et de sensibilisation au développement durable. Loin d’être un simple cours théorique, les ateliers des Green Guerrillas encouragent l’implication directe et l’expérience de terrain.
Ces ateliers se concentrent sur des aspects pratiques de l’agriculture durable, comme la culture de légumes ou la création de compost. Les participants ont ainsi l’occasion d’acquérir des compétences concrètes et de comprendre les principes du développement durable par l’expérience et l’observation.
De plus, Green Guerrillas ne limite pas ses efforts aux adultes. L’organisation propose également des programmes éducatifs pour les écoles, transformant ainsi les leçons de sciences traditionnelles en expériences pratiques de jardinage. C’est une façon efficace d’éveiller l’intérêt des enfants pour le développement durable et de leur faire prendre conscience de l’importance de la nature et de l’environnement.
Il est donc clair que les ateliers et formations en développement durable peuvent jouer un rôle crucial dans la sensibilisation à ces questions. En offrant une expérience d’apprentissage immersive et pratique, ils permettent aux participants de comprendre réellement l’importance du développement durable et les encouragent à adopter des comportements plus durables dans leur vie quotidienne.
4. Les projets participatifs : un engagement collectif pour le climat
Il est souvent dit que « l’union fait la force ». Cette maxime n’est pas seulement vraie dans les situations de crise ou les efforts de groupe traditionnels ; elle est également essentielle lorsqu’il s’agit de projets de développement durable. Les projets participatifs sont devenus un vecteur majeur d’action collective et de sensibilisation au développement durable, démontrant l’impact significatif que peut avoir le travail en équipe.
En tant qu’exemple, nous pourrions citer le mouvement « Incredible Edible » (ou « Incroyables Comestibles » en français). Initialement lancé en 2008 à Todmorden, en Angleterre, ce mouvement encourage les citoyens à utiliser des espaces publics pour cultiver des fruits et légumes destinés à être consommés gratuitement par tous. Ce qui a commencé comme une petite initiative locale s’est rapidement propagé à l’échelle mondiale, avec plus de 700 groupes Incroyables Comestibles actifs dans le monde entier en 2021.
Mais les avantages de tels projets ne se limitent pas à la production locale de nourriture fraîche. Ils créent également un sens profond de la communauté et renforcent la solidarité entre les citoyens. De plus, ils stimulent la conscience environnementale et encouragent un engagement actif envers le développement durable.
Chaque jardin créé dans le cadre de ce mouvement est une manifestation visible de l’engagement collectif envers notre planète. Ils montrent qu’en travaillant ensemble, nous avons le pouvoir de créer un changement positif et durable.
5. L’engagement des entreprises en matière de développement durable
Il fut un temps où la rentabilité était la seule préoccupation de bon nombre d’entreprises. Heureusement, les temps changent et de plus en plus d’entreprises prennent en compte leur impact environnemental dans leurs décisions stratégiques. Certaines d’entre elles le font même de manière particulièrement innovante.
Elles peuvent intégrer le développement durable dans leur stratégie en adoptant une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et en mettant en œuvre des pratiques de développement durable dans leurs activités. Cela passe par la prise en compte de l’impact environnemental de leurs activités, la gestion des ressources naturelles, la réduction du gaspillage, la promotion du recyclage, la mise en place d’un management environnemental et la valorisation de l’économie circulaire.
Prenons l’exemple de Patagonia, le fabricant réputé de vêtements de plein air. Pour le Black Friday 2011, l’entreprise a surpris tout le monde en lançant une campagne audacieuse avec un message pour le moins inhabituel : « N’achetez pas cette veste ». Une entreprise demandant à ses clients de ne pas acheter ses produits semble à première vue contre-intuitif.
Cependant, la logique de Patagonia était bien fondée. Le but de cette campagne était de sensibiliser le public à l’impact environnemental de la surconsommation. Au lieu de pousser à l’achat compulsif, l’entreprise a encouragé les consommateurs à réfléchir avant d’acquérir un nouveau produit.
Par ailleurs, Patagonia a mis en place une initiative appelée « Worn Wear« , qui encourage les clients à réparer leurs vêtements usés plutôt que de les jeter et d’en acheter de nouveaux. Ils disposent même d’un service itinérant qui offre des réparations gratuites à travers le pays.
Cette approche ne se limite pas à un simple geste en faveur de l’environnement. Elle a également un impact positif sur l’entreprise elle-même. Patagonia est devenue l’une des entreprises les plus respectées de son secteur, démontrant qu’il est possible de concilier rentabilité et développement durable.
6. Politiques publiques : les politiciens se mettent (aussi) au vert
On dit souvent que la politique est un monde de requins. Mais ces dernières années, il semble que certains de ces requins aient décidé de troquer leur costume sombre pour une belle teinte vert pomme. Pas parce que c’est la dernière tendance de la mode, mais parce que le développement durable est devenu un enjeu politique majeur. C’est d’autant plus un sujet d’actualité avec le réchauffement climatique et les chaleurs étouffantes dans les cœurs de villes.
En regardant du côté de chez nos voisins dans la ville de Copenhague, au Danemark, pas besoin de jumelles pour voir à quel point cette ville est verte. Vous avez plus de chances de tomber sur un vélo que sur une voiture, et il y a plus de parcs que de parkings. Mais Copenhague n’a pas toujours été aussi verte. Elle est le fruit d’une politique publique dédiée au développement durable qui a commencé il y a des décennies.
En 2009, Copenhague a lancé son ambitieux plan « Copenhague : Ville Neutre en CO2 d’ici 2025 ». Le plan comprenait des objectifs précis, comme augmenter l’efficacité énergétique, passer à 100% d’énergie renouvelable et promouvoir la mobilité verte. Et devinez quoi ? Ils sont en bonne voie pour atteindre ces objectifs.
Le fait que Copenhague soit devenue la capitale mondiale du vélo n’est pas dû au hasard, ni à une quelconque passion des Danois pour le Tour de France. C’est le résultat de décisions politiques, comme la construction de pistes cyclables et la limitation du trafic automobile en centre-ville. Et c’est aussi une preuve que les politiques publiques peuvent avoir un impact majeur sur le développement durable.
Conclusion : sensibiliser est l’affaire de tous
Finalement, il convient de souligner que la sensibilisation au développement durable ne se limite pas à informer et éduquer, mais doit également susciter l’engagement et l’action.
Chacun peut contribuer au développement durable à son échelle en adoptant des comportements responsables, en s’engageant dans une démarche de développement durable au sein de son entreprise ou de sa communauté, en favorisant les achats responsables, en soutenant des projets et des associations œuvrant pour l’environnement, ou encore en encourageant les politiques publiques en faveur du développement durable.
La sensibilisation au développement durable est un enjeu majeur pour notre société. Cela passe par l’éducation, l’information et la mise en place de mesures concrètes pour préserver l’environnement, favoriser une croissance économique durable et garantir une société plus équitable et responsable. Chacun a un rôle à jouer et peut contribuer à construire un avenir harmonieux pour les générations futures.